Classique des années 1950, la série de films Francis évoquant un mulet douée de parole porte une véritable star à l’écran, Molly.
Molly, star d’Hollywood
En 1950, les studios Universal ont une idée. Un film comique sur un mulet qui parle. Peter Stirling (Donald O’Connor) est sous-lieutenant, pris derrière les lignes japonaises en Birmanie pendant la Seconde Guerre mondiale. Heureusement pour lui, Francis, un mulet de l’armée, l’emmène en sécurité et impressionne le jeune soldat en parlant. De bonne foi, Peter tente de convaincre sa hiérarchie que Francis est doué d’intelligence et de parole, mais chaque fois il est envoyé au service psychiatrique. S’en suit de multiples péripéties au cours desquels l’animal fera enfin l’intérêt de l’armée pour des raisons plus obscures, mais tout se termine bien pour l’animal et son compagnon humain.
Franc succès, les films traitant de Francis le mulet vont se multiplier jusqu’en 1956. Sept longs métrages au total.
Pour incarner un tel prodige, il fallait un animal exceptionnel et surtout extrêmement docile. Les producteurs ont cherché longtemps l’animal parfait, jusqu’à Molly. Bien qu’elle soit une femelle, elle semble parfaite pour le rôle. Originaire d’une petite ferme de Drexel dans le Missouri, ses propriétaires, Jake et Jenny Frazier, ont vendu à Universal Molly pour 350 $. Une affaire juteuse pour les studios, sachant que les films de la franchise leur ont rapporté plusieurs millions de dollars, pour une actrice star payé en foin et autres soins.
Parfaitement docile, son dresseur, Les Hilton, n’a pas eu grand mal à faire de l’animal une étoile du grand écran. Pour donner l’illusion que Molly parlait, Les Hilton lui introduisait un fil dans sa bouche et tirait dessus pour que l’animal tente de le retirer et « parle ». Une technique qu’il réutilisera plus tard sur le cheval incarnant Mister Ed dans la série éponyme.
Pour parfaire le personnage, la voix de Francis était celle de Chill Wills (Les Aventures de Tarzan à New York, La Fureur des hommes) dans les six premiers films, puis Paul Frees (doubleur régulier chez Disney) pour le dernier.
Molly eut cependant un honneur peu commun, elle fut l’une des premières à recevoir un PATSY Award en 1951 pour sa performance d’actrice. Elle en recevra d’autres les années suivantes pour ses nombreux autres rôles de Francis.
Il n’y a que très peu d’informations sur le reste de la carrière de Molly ainsi que sur la fin de sa vie. Quelques autres apparitions à l’écran seront à noter, puis l’oubli total. On espère qu’elle aura pu se remettre tranquillement au vert après une telle carrière.
Crédit photo de couverture : Francis, le mulet qui parle – Universal Pictures